To a solitary little girl – À une petite fille solitaire

She created with sticks stones and pine cones a town for ants

But realized they were too busy to dwell

For her little dolls as small as hummingbirds

She created beds with lichen and moss

And covered them with leaves in case they got cold

When she got lost in the forest she asked the trees to show her the way

She thought mushrooms looked like weird spooky creatures that might gossip about her

She loved to pick blueberries and was proud to find out how they hide

To play the elegant lady of the city she colored her mouth and cheeks with raspberries

She strung blackberries in a blade of grass before she ate them…

She was happy when she saw

Fishes jumping out of the lake to celebrate the rain

She loved to swim across the lake like a frog

And always stopped in the middle to float on her back

Looking at the clouds

Hearing the strange voice of water

She felt at home

On the shore sitting on a big rock like a mermaid

She listened to the friendly birds singing

Contemplating the still lake

Like a mirror of heaven

Too perfect to be true…

She felt safe

Back in the city made by adults noises and nightmares

She created a house

For her little dolls as small as hummingbirds

In her dreams she saw wise trees and a lake like a mirror of heaven

A safe home

Too perfect to be true…

Elle créait avec des bâtons des pierres et des pommes de pins une ville pour les fourmis
Mais réalisa qu’ils étaient trop préssés pour y demeurer
Pour ses petites poupées aussi petites que des colibris

Elle créa des lits avec de la mousse et du lichen
Et les recouvraient de feuilles d’arbres au cas où elle prendraient froid

Si elle se perdait dans la forêt elle demandait aux arbres de lui indiquer le chemin
Elle pensait que les champignons avaient parfois des aspects étranges et effrayant

Et qu’ils pourraient médire sur elle
Elle aimait ramasser des myrtilles et était fière de découvrir leurs cachettes
Pour s’amuser à imiter une dame élégante de la ville

Elle colorait ses joues et sa bouche avec des framboises
Elle enfilait des mûres sur une tige d’herbe avant de les manger
Elle était heureuse de voir les poissons sauter hors de l’eau pour célébrer la pluie
Elle aimait traverser le lac à la nage comme une grenouille
Et s’arrêtait toujours au milieu pour flotter à la surface sur le dos
En voyant les nuages
Et en écoutant le son étrange de l’eau
Elle se sentait à la maison
Sur la rive assise sur un grand rocher comme une sirène
Elle écoutait ses amis les oiseaux chanter
Contemplant la surface paisible du lac
Comme un mirroir des cieux
Trop parfait pour être vrai
Elle se sentait en sécurité
De retour en ville faite de bruits et de cauchemards d’adultes

Elle créa une maison
Pour ses petites poupées aussi petites que des colibris
Dans ses rêves elle voyait des arbres sages et un lac comme un mirroir des cieux
Une maison sécurisante
Trop parfaite pour être vraie